La filière du diagnostic immobilier est un secteur d'activité qui évolue en
permanence et qui est susceptible de s'enrichir au fil du temps de nouveaux
domaines d'investigation dès lors qu'il s'agit de viser la sécurité et la santé
des occupants d'un bien, la décence d'un logement ou de préserver
l'environnement. La publication le 19 juillet 2023 d'un avis de l'Anses
accompagné d'un rapport d'expertise collective intitulé « Les punaises de lit :
impacts, prévention et lutte » introduit la possibilité de création d'un
nouveau diagnostic immobilier obligatoire avant de louer, voire de vendre un
bien, et ce, pour préserver la santé des occupants ainsi que la décence d'un
logement : le diagnostic punaises de lit. Pourquoi le groupe de travail (GT)
sollicité par l'Anses pour faire le point sur ce type d'infestation et
rechercher la meilleure stratégie à adopter pour l'éradiquer a recommandé
l'instauration d'un tel diagnostic immobilier ? Voici quelques chiffres et
éléments qui exposent les raisons de cette recommandation.
Les punaises de lit : comme le plomb, l'amiante, une
présence qui nuit à la santé des occupants
Comme l'amiante ou le plomb, composants de la construction dont la présence
constitue un risque sanitaire pour les occupants d'un bien et plus globalement
pour la population, les punaises de lit sont des insectes qui doivent être
considérés comme un risque sanitaire à part entière. Insectes sanguinivores
très actifs actuellement (11 % des ménages infestés entre 2017 et 2022), les
punaises de lit provoquent des inflammations cutanées à l'origine de
démangeaisons ainsi que des troubles du sommeil, de l'anxiété et du mal-être
chez les occupants des foyers infestés. En effet, il s'agit d'une espèce de
petits insectes nocturnes qui se reproduisent et se multiplient très vite, ce
qui les rend difficiles à repérer et à éradiquer. De plus, la punaise de lit
est présente dans tous types de foyers, quel que soit leur niveau
socio-économique.
Infestation aux punaises de lit : une nuisance qui coûte
cher aux particuliers et à l'état
Une infestation par des punaises de lit nécessite de recourir à des
produits spécifiques pour l'éradiquer et préférablement, pour des résultats
durables et écoresponsables, à une désinsectisation non toxique et respectueuse
de l'environnement par un professionnel, une intervention qui coûte cher
puisqu'elle atteint près de 870 euros par foyer en moyenne, une somme que tous
les ménages ne peuvent pas se permettre de financer. En plus d'être coûteuse
pour les particuliers (1,4 milliard d'euros pour la période 2017-2022), une
infestation aux punaises de lit l'est aussi pour l'état puisqu'elle entraine
des parcours de soins, l'achat de médicaments ainsi que des arrêts de travail
(83 millions d'euros de dépenses de santé en 2019).
Diagnostic punaises de lit : un outil de prévention et de
détection en plus d'autres mesures
Dans son rapport, le GT de l'Anses introduit une proposition majeure pour
en finir avec les punaises de lit de façon méthodique : l'instauration
éventuelle d'un diagnostic punaises de lit. Celui-ci deviendrait obligatoire en
amont de l'occupation d'un logement, qu'il s'agisse d'une location classique ou
d'une location de courte durée. On suppose qu'il pourrait aussi être appliqué à
une vente immobilière comme c'est le cas du diagnostic termites. La réalisation
du diagnostic punaises de lit pourrait notamment être confiée à un
diagnostiqueur immobilier, parmi d'autres agents formés et habilités. Le GT de
l'Anses propose aussi de renforcer l'information générale et spécifique
destinée au grand public et aux professionnels concernant les punaises de lit
ainsi que la formation de l'ensemble des acteurs de terrain concernés. Elle
recommande aussi d'inscrire les punaises de lit sur la liste réglementaire des
espèces du monde végétal et animal dont la propagation est nuisible à la santé
humaine, de créer un observatoire.